Conserver ou extraire ? Où fixer les limites de la dentisterie adhésive

Esthétique

PRÉSENTATION DU CAS CLINIQUE

Avec l’augmentation de l’espérance de vie de la population, il est essentiel d’allonger la durée de vie de nos dents trop souvent affectées par la maladie carieuse et les phénomènes d’érosion, abrasion, attrition. La longévité des dents restaurées est obtenue en privilégiant les traitements les plus conservateurs. De ce constat, né le concept d’économie tissulaire, principe fondateur de la dentisterie actuelle.

Les restaurations adhésives indirectes de type onlay, inlay, overlay, veneerlay, qui permettent une préservation maximale des tissus sains résiduels tout en prévenant le risque de fracture par le recouvrement des cuspides trop fragiles, apportent une solution réelle à cette problématique actuelle.

Le bénéfices apportés par ces restaurations sont tels qu’il serait tentant de les utiliser même en cas de fort délabrement des tissus dentaires. Où fixer les limites de la dentisterie adhésive ? Conserver ou extraire ? Quels critères peuvent nous aider à orienter notre décision ?

Ces questions, le Docteur Ruitort a du se les poser pour le cas clinique présenté ci-dessous.

Cette vidéo clinique illustre les étapes de réalisation d’un veneerlay mais elle a aussi le mérite de nous faire partager la réflexion qu’a eu le Docteur Ruitort pour apporter une solution à ce cas bien particulier.

 

Présentation du cas clinique

  • Femme de 35 ans, enceinte de 3 mois
  • Motif de consultation : bourrages alimentaires au niveau de la 14
  • A l’examen clinique, on constate des fissures sur un ancien overlay en composite

 

Traitement envisagé

Pendant la grossesse, la prévention et les soins dentaires doivent être encouragés afin de limiter les risques infectieux et de leurs conséquences sur la santé de la mère et de l’enfant à naître. Il est donc envisagé de réaliser une nouvelle restauration de la dent à l’aide d’une restauration indirecte collée.

→ → MAIS EN COURS DE SOIN, la dépose du composite met en évidence la présence d’une résorption cervicale relativement importante (de l’ordre de 3 mm) qui peut compromettre la survie de la dent sur du long terme.

→ → Où fixer les limites de la dentisterie adhésive ? Est-il préférable de conserver cette dent ou de l’extraire ??

3 critères à prendre en compte pour la décision thérapeutique: 

  • l’état de la dent elle-même
  • sa place stratégique dans un plan de traitement global
  • le contexte général du patient

 

Nouvelle décision thérapeutique

Ici, c’est le contexte qui va orienter la décision thérapeutique vers une conservation de la dent :

Au cours d’une grossesse, il sera conseillé de privilégier les traitements restaurateurs. Les traitements complexes (chirurgicaux et prothétiques notamment) seront de préférence, différés après l’accouchement.

Il a donc été décidé de temporiser un maximum pendant la période de grossesse:

  • en conservant la dent
  • en traitant la résorption cervicale avec du MTA
  • en la restaurant par un overlay, que l’on va étendre en facette dans la zone esthétique antérieure = veneerlay

L’hémostase gingivale ayant été difficile à obtenir du fait de la taille assez importante de la résorption cervicale, l’étape de collage a été différée. Les tentatives de cautérisation et désinfection ont permis la mise en place d’un pansement en biocéramique.

Pour pouvoir terminer la préparation, un Build-up a été réalisé (avec de l’EverX, lui même recouvert par un autre composite).

La temporisation a duré 1 semaine avec une prothèse provisoire.

Puis après vérification de l’absence de symptomatologie, le collage a été réalisé sous champ opératoire.

DATE DE SORTIE : 11/02/2021

MENTOR : Dr Romain Ruitort

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